Plus d’un an après la décision de la Ville de Rouen de restituer une tête maorie tatouée et momifiée détenue dans les collections du Muséum d’histoire naturelle à la Nouvelle-Zélande et l’annulation de cette décision par le juge administratif, le Sénat a adopté une proposition de loi visant à autoriser la restitution non seulement de la tête maorie conservée à Rouen mais également toutes celles, aujourd’hui estimée entre 15 et 20, se trouvant dans les autres collections publiques.
Madame Catherine Morin Desailly a indiqué que sa démarche reposait, au-delà des considérations juridiques, sur une réflexion éthique : « La culture ne peut se passer de la transparence, de la vérité et doit répondre à une éthique irréprochable. On ne peut, sous son couvert, porter atteinte au droit des peuples et la France, pays des droits de l’homme, se doit d’être exemplaire. ». De nombreux pays ont déjà répondu de manière positive aux demandes de restitution néo-zélandaises. Au total, ce sont 322 restes humains maoris sur les 500 estimés qui ont à ce jour été transférés. Cette démarche s’inscrit également dans la logique de la déclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones de 2007, ratifiée par la France, ainsi que dans celle du code de déontologie de l’ICOM de 2004.
Si l’Assemblée Nationale adopte cette proposition de loi, ce sera alors l’ensemble des têtes maories que détient la France, une quinzaine environ, qui pourront être restituées à la Nouvelle-Zélande afin d’être inhumées dans le respect des traditions de ce peuple autochtone qui a toujours lutté face aux menaces pesant sur sa survie identitaire et culturelle.
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