Le mot grue désigne, dès le XIIe siècle l’oiseau échassier que nous connaissons encore de nos jours, un de ces animaux au long bec emmanché d'un long cou, comme disait La Fontaine, mais aussi disposant de deux longues et fines pattes. Elles peuvent passer un long moment perchées sur une seule d'entre elles, y compris en dormant.
Les 'grues' des trottoirs, surnom qu'on donne depuis 1415 à ces dames faisant commerce de leurs charmes et qui attendent le client, adossées à un mur, un pied au sol et l'autre appuyé au mur, les faisant ainsi ressembler à nos gruidés des marais.
Mais si les prostituées s'appellent ainsi, ce n'est pas vraiment à cause de leur éventuelle position sur une jambe, mais surtout parce qu'elle font le pied de grue sur le trottoir.
Faire le pied de grue se disait au XVIe siècle "faire (de) la grue" et au XVIIe "faire la jambe de grue", alors que le verbe 'gruer' voulait aussi dire 'attendre'.
Au cours de ce même siècle, le mot grue s’affuble aussi de la bêtise, ainsi “être grue” signifie “être idiot”.
“Faire le pied de grue” désigne donc le fait d’attendre, debout, avec un air plus ou moins sot.
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